Withnail and I de Bruce Robinson, l’analyse de M. Bobine
Vous n’avez probablement jamais entendu parler de Withnail and I… En effet, si je vous dit « comédie britannique », vous allez sans doute penser aux films des Monty Python comme Sacré Graal, à la trilogie Cornetto d’Edgar Wright composée de Shaun of the Dead, de Hot Fuzz et du Dernier Pub avant la fin du monde (auxquels nous avons consacré un épisode), peut-être même les films d’animation des studios Aardman comme Wallace et Gromit, ou à certains classiques de la comédie anglaise comme Noblesse Oblige ou Ladykillers. La liste est longue et les cinéphiles français ont toujours aimé s’enorgueillir d’être sensibles à l’humour so british.
En revanche, Withnail and I, sorti en 1987 et réalisé par l’acteur, scénariste et réalisateur Bruce Robinson manque régulièrement à l’appel alors que cette petite comédie est absolument culte outre-Manche et même un peu outre-Atlantique au point d’apparaître régulièrement dans les listes des meilleurs films britanniques selon Total Film, Empire ou encore selon le très prestigieux British Film Institute.
Withnail and I, narre les aventures de deux acteurs ratés qui végètent dans un appartement de plus en plus insalubre en ingérant des quantités astronomiques d’alcool et de drogue… Victimes d’un vague éclair de lucidité (ou d’une énième lubie éthylique, c’est selon…), ils décident subitement qu’ils doivent se mettre au vert afin de pouvoir repartir sur de bonnes bases. Withnail étant issu d’une riche famille bourgeoise, ils rendent donc visite à son oncle Monty pour lui emprunter les clés d’un cottage perdu dans la campagne britannique. En bons citadins, ils déchantent très vite lorsqu’ils s’aperçoivent que le cottage n’a pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de provisions et que les habitants du coin ne sont pas particulièrement accueillants.
A première vue, avec ce postulat relativement simple, on pourrait se dire que Withnail and I est une stoner comedy assez classique que l’on pourrait ranger aux côtés de films comme Up In Smoke, Mec, elle est où ma caisse ?, Pineapple Express ou même The Big Lebowski. Mais par bien des aspect, le film de Bruce Robinson est un film assez singulier qui se démarque radicalement des codes du genre, au point même qu’on pourrait le rapprocher de Las Vegas Parano de l’auteur américain : Hunter S. Thompson et de son adaptation au cinéma par Terry Gilliam.