Chungking express et Les Anges déchus de Wong Kar-wai, par M. Bobine
Wong Kar-wai n’est probablement pas le premier nom auquel on pense lorsque l’on parle de la nouvelle vague du cinéma hongkongais. En effet, on évoque plus souvent Tsui Hark ou John Woo, à qui nous avions d’ailleurs déjà consacré des épisodes du Ciné-club de M. Bobine (l’un consacré à The Killer, l’autre à Zu, les guerriers de la montagne magique).
Et pourtant, bien avant d’être connu pour son goût prononcé pour les tapis rouges de festivals occidentaux, Wong Kar-wai s’est fait connaître à Hong Kong avec les films Chungking Express et Les Anges déchus, deux films qui bouleversaient les conventions cinématographiques de son époque, que ce soit narrativement en proposant des récits éclatés ou l’on suit les déambulations nocturnes de personnages pour le moins singuliers, ou même visuellement. En effet, Avec c’est avec ces deux films que se forge le style de Wong Kar-wai, notamment l’utilisation de palettes de couleurs très vives (fruit de sa collaboration avec le chef opérateur Christopher Doyle) ou encore du step printing, un effet qui est désormais sa signature.
Mais surtout, Chungking Express et Les Anges déchus forment un véritable diptyque tant esthétiquement que narrativement, ce qui n’est guère étonnant puisque comme le raconte Wong Kar-wai lui-même, Les Anges déchus était initialement le troisième segment de Chungking Express, avant de devenir un film à part entière.
Au travers de ces deux films, nous allons voir comment Wong Kar-wai utilise son style très singulier pour capturer les états d’âme de ses anti-héros, mais également pour dresser un portrait de toute la ville de Hong Kong !
En complément de cette vidéo, je vous invite à jeter un œil à l’excellente analyse du Hong Kong hétérotopique du réalisateur de Chungking express réalisée par Louis Maléjacq ainsi qu’à l’interview de Jean-Pierre Dionnet que nous citons dans notre épisode.