Lisztomania de Ken Russell, l’analyse de M. Bobine
Si je vous dit que Lisztomania est un biopic sur un grand compositeur de musique classique, Franz Liszt, vous vous attendrez peut-être à un film austère et sérieux.
Maintenant, si je vous dis que dans Lisztomania, où il y a du rock, des capes et des épées, de la comédie musicale, Dracula, Frankenstein, Charlie Chaplin, Ringo Starr, du kungfu, du super sentai, vous vous demanderez plus probablement ce que c’est que ce film de fou furieux ?
« Un fou furieux », c’est bien souvent de cette manière que l’on décrit le réalisateur Ken Russell. Il s’agit d’un des représentants les plus atypiques du cinéma britannique dont il fut un véritable fer de lance avec Nicolas Roeg, Mike Hodges et Michael Winner.
Alors oui, de la filmographie de Ken Russell, on ne retient bien souvent que Les Diables, son adaptation bien barrée d’un récit d’Aldous Huxley sur l’affaire des diables du Loudun, auquel notre confrère Le Coin du Bis a consacré une très bonne vidéo. Et le fait que Les Diables soit toujours indisponible légalement dans sa version complète joue évidemment un rôle dans sa notoriété. Néanmoins, pas mal d’autres films signés Ken Russell méritent le détour. On peut citer par exemple les relativement connus Tommy, l’adaptation filmique de l’album-concept des Who, Au-delà du réel, Les Jours et les nuits de China Blue ou encore Le Repaire du Ver Blanc. Mais le film dont on va parler aujourd’hui s’inscrit dans un genre que Ken Russell affectionnait tout particulièrement : le biopic et en particulier le biopic racontant la vie d’un compositeur classique. En effet, en plus de tout un tas de projets avortés, Ken Russell a réussi à tourner plusieurs biopics dont trois sur des compositeurs classiques : The Music Lovers sur Pyotr Tchaikovksy en 1971, Mahler sur Gustav Mahler en 1974 et le film qui va nous intéresser aujourd’hui, Lisztomania sur la vie du pianiste et compositeur Franz Liszt en 1975. Nous avions déjà évoqué Lisztomania dans notre épisode consacré au chroniques adolescentes de Nobuhiko Obayashi, mais malheureusement, ce film est un peu tombé dans l’oubli. Pourtant, il s’agit d’une véritable tornade visuelle beaucoup moins bordélique qu’elle n’en a l’air !