Judd Apatow : mode d’emploi, l’analyse de M. Bobine
Judd Apatow n’est peut-être plus le roi de la comédie américaine, comme dans les années 2000, mais que ce soit en tant que producteur, scénariste ou réalisateur, au cinéma ou à la télévision, il occupe encore aujourd’hui une place centrale dans le genre. Cette longévité est d’autant plus remarquable que, les époques et les mœurs évoluant, ce qui était source de grosse poilade il y a dix ans peut très bien susciter des silences gênés de nos jours. Ainsi beaucoup d’humoristes ou de réalisateurs de comédies ne se retrouvent plus dans l’époque d’aujourd’hui. C’est le cas par exemple de Todd Phillips, réalisateur entre autres de Starsky et Hutch ou de la trilogie Very Bad Trip, qui a opéré un virage à 180° avec son Joker (qu’on évoque dans notre longue rétrospective des années 2010) puisqu’il n’y a selon lui plus moyen d’être irrévérencieux à l’heure du politiquement correct. Alors certes, l’excuse est un brin malhonnête. Surtout quand la même année, Taika Waititi n’a eu aucun problème à incarner un Adolf Hitler loufoque dans son très bon Jojo Rabbit (il a d’ailleurs su trouver les mots justes pour répondre à la complainte de Todd Phillips). Néanmoins, force est de reconnaître que la comédie humoristique est un genre dans lequel il est particulièrement difficile de se renouveler.
Judd Apatow n’a pourtant pas eu besoin de changer sa méthode pour s’adapter aux nouvelles générations. En se créant une immense famille trans-générationnelle de stand-up comedians en tous genres, en multipliant les casquette de producteur, scénariste et réalisateur, et surtout en s’intéressant de près aux gens, aux histoires personnelles et à la complexité des rapports humains, Judd Apatow est parvenu à évoluer avec son temps et à s’imposer comme LA figure incontournable du monde de la comédie américaine.
Et pourtant, dans ce nouvel (et très long) épisode du Ciné-club de M. Bobine, vous allez voir qu’il n’a pas toujours été habitué à être au sommet du game, loin s’en faut. Que ce soit à cause de producteurs obtus, de flops au box office ou même du 11 septembre dont nous avions déjà évoqué les conséquences dans un épisode, Judd Apatow s’est trimbalé une réputation de poissard invétéré pendant une bonne partie de sa carrière…
Dans l’épisode, nous évoquons le superbe Man on the Moon de Milos Forman, on vous invite donc à lire notre bafouille sur un autre de ses films : Larry Flint !